Anne HIDALGO a promulgué le 18 juin 2021 un nouveau Règlement sur les Etalages et les Terrasses qui vise à développer la surface de l’espace public parisien occupé par les terrasses des cafés-restaurants.
Nous ne comprenons pas cette décision qui privilégie sur le long terme une profession au détriment de la qualité de vie de nombreux Parisiens.
Afin d’éclairer les citoyens, nous souhaitons porter à leur connaissance les nombreuses questions que nous aurions voulu voir traitées dans cette affaire, ainsi que des pistes de réponses.
1) Les finances des cafés-restaurants peuvent-elles justifier l’augmentation de l’espace dédié aux terrasses à Paris hors crise sanitaire ?
Si la Mairie a pris la décision de pérenniser les terrasses éphémères pour aider une profession touchée économiquement, nous nous étonnons qu’aucun chiffre n’ait été publié sur l’état réel des finances des cafés-restaurants à Paris en 2020, d’autant plus que les données nationales des experts-comptables montrent une hausse spectaculaire des résultats des restaurateurs en 2020.
2) Hors crise sanitaire, le nombre de terrasses à Paris est-il insuffisant ?
Les chiffres tendent à prouver que les places assises privées et donc payantes dans l’espace public sont en nombre suffisant, alors que l’espace dévolu aux bancs publics et non payants est bien inférieur.
3) Les Parisiens réclament-ils plus de terrasses ?
L’étude menée dans le cadre des Etats Généraux du stationnement montre clairement que les terrasses ne sont pas une priorité pour la majorité des Parisiens, qui réclament plus de tranquillité, plus de végétalisation et un désencombrement des trottoirs dans les arrondissements les plus occupés par les terrasses.
4) Quels problèmes les terrasses posent-elles aux riverains ?
Les terrasses peuvent générer un bruit très important et sont nuisibles pour le sommeil et la santé des Parisiens.
Or une grande partie des Parisiens veut vivre au calme et dans un espace public régulé.
L’installation de terrasses sous les appartements est particulièrement injuste pour ceux qui n’ont pas les moyens de déménager.
5) Pourquoi Anne Hidalgo met-elle en place un dispositif permettant d’étendre les terrasses hors période de crise sanitaire alors que la Mairie de Paris n’arrive déjà pas à faire appliquer la règlementation sur les terrasses existantes ?
L’Inspection Générale de la Ville de Paris a montré en 2016 que le 75 % des établissements ne respectaient pas leurs autorisations de terrasses.
Elle a également montré en 2020 que la Ville de Paris n’avait pas mis en place une organisation efficace pour exercer ses missions en matière de bruits de voisinage causés par des activités professionnelles, sportives, culturelles ou de loisirs.
Il n’est pas raisonnable d’étendre la place des terrasses alors même que la Mairie n’est pas capable de faire respecter son règlement et assumer sa mission de tranquillité publique.
6) L’extension de la place dévolue à la consommation d’alcool dans Paris ne va-t-elle pas à l’encontre des politiques de lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme ?
Les études ont montré que plus l’alcool est disponible, plus il est consommé. L’extension des terrasses augmente la possibilité de boire de l’alcool, alors même que le nombre de débits de boissons à Paris est bien supérieur à ce que prévoit la loi.
Etant donné le niveau d’alcoolisation des Parisiens, constaté par Santé Publique France, le rôle de la Mairie devrait être de prévenir plutôt qu’encourager les occasions d’alcoolisation, particulièrement en période de crise.
7) Pourquoi Anne Hidalgo souhaite-t-elle donner encore plus de place à l’activité des cafés-restaurants alors que son essor menace l’écosystème parisien dans de nombreux quartiers et le concept de la ville du ¼ d’heure qu’elle défend ?
Les cafés-restaurants ne cessent de se développer dans la Ville malgré les lois censées les limiter, au point que 25 % des commerces sont des cafés-restaurants (+ 20 % depuis 2003). Dans certains quartiers, ils ont pris d’assaut les rues et mis dehors les petits commerces. Le développement des terrasses va augmenter ce phénomène de monactivité bistrotière.
Les terrasses sont un gros cadeau financier fait à la profession au détriment des finances et de la santé des Parisiens.
8) Pourquoi Anne Hidago, avec ce nouveau règlement imposé, va-t-elle à l’encontre des principes de la démocratie ?
Pendant la campagne des municipales, le programme Paris en Commun affichait les titres suivants :
- Stop au bruit !
- Santé environnementale
- Des indicateurs pour mesurer l’impact environnemental des politiques publiques
- Toujours plus de démocratie.
Le nouveau Règlement va à l’encontre de toutes ces promesses.