Voici la réponse à nos questions d’Aurélien VERON, candidat LR aux législatives dans la 7ème circonscription de Paris (75004) :
Bonjour,
Voici mes réponses à votre questionnaire :
Paris est connue dans le monde entier pour ses terrasses. Les Parisiens y tiennent tant qu’elles restent contenues, respectueuses des riverains et laissant un espace suffisant aux piétons, en particulier en fauteuil ou avec poussette. La crise de covid est venue bouleverser cet équilibre en incitant les grandes villes à faire sauter les limites imposées aux terrasses. Résultat, de nombreux bars ont profité de cette tolérance pour étendre leurs terrasses au détriment des piétons et les laisser ouvertes tard dans la nuit. La mairie de Paris, réputée pour son laxisme, a laissé ces dérives prendre une ampleur sans précédent. C’est devenu invivable pour les familles. Ajoutons qu’avant le covid déjà, le déclin de la vie la nuit à Paris (au profit d’autres capitales européennes qui ont mieux su accompagner l’activité de clubbing) avait déjà déplacé nombre de fêtards vers les bars. Les mêmes qu’on a retrouvé sur les terrasses sauvages la nuit.
Comment concilier cette vie nocturne qui a toujours fait partie du charme de Paris et l’attente de nuits calmes de ses habitants ? Les terrasses doivent clairement revenir dans les usages d’avant-covid, en particulier en matière de bruit. Un plan de redéploiement de la vie nocturne associant bars et boites de nuit mériterait d’être élaboré, par exemple dans des quartiers de bureaux sans riverains afin de préserver le sommeil des familles sans sacrifier l’esprit festif de Paris. En attendant, nous devons lutter contre cette anarchie sonore qui rend insupportables les nuits de trop nombreux Parisiens. Le retour au calme de nos quartiers doit être une priorité de santé publique.
Etes-vous d’accord avec le fait que la pollution sonore nocturne soit un problème de santé publique ?
La pollution sonore nocturne est un problème de santé publique. Contrairement à ce que pense la mairie de Paris, ces nuisances ne découlent pas exclusivement de certains véhicules bruyants mais aussi des terrasses et clients debout devant les bars ouverts tard dans la nuit. Les réponses relèvent à la fois de la mairie (prévention, contrôle, médiation, sanction), de la police nationale aux effectifs insuffisants et déjà débordée… et du parlement qui fixe les sanctions envisageables. Je souhaite offrir aux maires un cadre simple avec une échelle des sanctions allant jusqu’à la fermeture des établissements multirécidivistes en matière de nuisances nocturnes. Mais n’oublions pas que la responsabilité première des dérives actuelles incombe à la mairie de Paris qui a ouvert la boite de Pandore sans volonté d’empêcher les dérives.
Etes-vous d’accord avec l’idée que pour lutter contre la pollution sonore, il faut mettre en place des moyens ?
Comme je l’ai exposé aux élections municipales, je souhaite la mise en place de capteurs caméras-méduses afin de surveiller les points noirs d’activité nocturne. Nous avons besoin d’une étude documentée dans le temps pour élaborer une stratégie de lutte préventive et répressive ciblée sur les zones aux nuisances récurrentes.
Montant des amendes.
J’estime qu’il devrait revenir aux mairies de fixer le montant des pénalités financières pour ces nuisances. Elles seraient dès lors responsables du relèvement de leur niveau basique ainsi que de l’escalade en cas de récidive. Encore faudrait-il que la mairie de Paris déploie ses effectifs de police municipale la nuit et pas quasi exclusivement le jour comme aujourd’hui. Inutile de fixer une automaticité de l’escalade des sanctions, c’est à la mairie en concertation avec les riverains d’agir en responsabilité.
Musique
Cela me semble relever du bon sens. La musique amplifiée doit cesser tant que les travaux de mise en conformité ne sont pas réalisés pour mettre fin aux nuisances de voisinage.
Fréquences
Je ne suis pas un expert du son. Je suppose que ce critère doit rentrer dans la mesure de la pollution sonore par son impact.
Terrasses
Je ne suis pas convaincu de la nécessité de fermer les terrasses historiquement ouvertes jusqu’à 2 heures du matin. Elles sont rares et doivent le rester. Les riverains ont toujours vécu avec elles bien avant la crise de covid. En revanche, ces établissements doivent conserver un niveau d’activité sonore raisonnable par une action de sensibilisation auprès de leurs clients.
Alcool
La France pense régler les conséquences néfastes de consommation excessive d’alcool par la planification des licences. L’échec est patent. Les contournements et les biais sont multiples. On peut colmater une brèche, d’autres s’ouvriront. Le seul moyen juste et efficace, c’est de responsabiliser les consommateurs comme on l’a fait pour les conducteurs. Chacun doit savoir à quelles sanctions il s’expose s’il fait du bruit ou commet un trouble à l’ordre public la nuit. Cela signifie réprimer fermement les dérapages nocturnes en consacrant à cette mission les ressources adéquates.
Quant aux commerçants qui vendent de l’alcool aux mineurs, drame sanitaire quand on connait les effets de l’alcool sur la croissance, appliquons avec fermeté les sanctions prévues par la loi (fermeture de l’établissement, un an de prison, forte amende).
Crack
Nous sommes très nombreux à avoir constaté le désastre de la fameuse « salle de shoot » de Lariboisiere, appelée SCMR pour tenter de masquer ses tristes conséquences pour les riverains. Voilà pourquoi nous devons lutter contre toute duplication de cette expérience tragique. Le triangle du crack se transforme en zone insalubre peuplée de toxicos au comportement dangereux et imprévisible. Cette drogue entraine ses consommateurs dans une chute professionnelle, sociale et humaine effroyable. Il n’existe pas de produits de substitution. La seule voie pour en sortir, c’est la cure de désintoxication et l’éloignement des quartiers où pullulent les dealers.
Bien à vous,
Aurélien Veron