Etudes d'impact de la politique anti-voitures et pro-terrasses

La Ville doit réaliser des études d’impact de sa politique anti-voiture et pro-terrasses pour une politique de prévention du bruit efficace.

Nous regrettons que les externalités négatives des nouvelles dispositions vis-à-vis des voitures et des terrasses n’aient pas fait l’objet d’études d’impact.

Au sujet des voitures :

Les chiffres avancés sur la diminution du bruit routier sont des modélisations qui ne prennent pas en compte la réalité sonore constatée suite aux nouvelles dispositions.

En effet, les actions de la Ville en faveur des « mobilités actives et durables » que vous évoquez page 12 ont créé de nouvelles nuisances sonores :

  • La fermeture des voies sur berges aux voitures donne lieu à des soirées sur les quais avec des sono ultra bruyantes pour les riverains et des flots de personnes alcoolisées vociférantes.
  • Les places de stationnement ont été remplacées pour partie par des terrasses sur stationnement censées fermer à 22h00, mais jamais contrôlées.
  • La création de zones piétonnes favorise l’implantation de terrasses bruyantes et la stagnation de personnes bruyantes dans l’espace public.

Sans contrôle, ces espaces dont les voitures ont été exclues sont la source de nouvelles nuisances sonores, particulièrement celles d’une population incitée à s’alcooliser démesurément par ces nouvelles configurations.

Aussi, dans le cadre de la future Zone à Trafic Limité, il est primordial qu’une étude d’impact sonore soit menée, notamment pour évaluer le bruit des reports de circulation en dehors de la ZTL ainsi que les bruits qui seront générés par le développement inévitable des cafés-restaurants et des terrasses dans cette zone (Cf. expérience de monoactivité bistrotière du quartier Montorgueil).

Au sujet des terrasses :

L’application du nouveau règlement sur les terrasses a multiplié par 2 la place dévolue aux terrasses dans l’espace public et généré une grande pollution sonore comme exposé précédemment.

Il est inconcevable qu’une telle modification de l’espace public n’ait pas fait l’objet d’une étude d’impact.

Une telle étude d’impact aurait conclu inévitablement à une augmentation de la pollution sonore et de l’alcoolisation à Paris. Or la désinhibition des personnes alcoolisées est de nature à augmenter leur capacité de nuisance sonore dans l’espace public.

Le plan anti-bruit doit intégrer la lutte contre l’alcoolisme à ses objectifs.

En effet, l’exposition accrue dans l’espace public de personnes buvant de l’alcool sur les terrasses a pour effet d’encourager ces addictions, alors même que les indicateurs sur les ivresses et les alcoolisations ponctuelles importantes à Paris sont préoccupants (Cf. Focus Alcool INSERM 2020).

Afin de lutter contre l’alcoolisme plus efficacement, l’INSERM recommande de diminuer le nombre de débits de boissons alcoolisées et de réguler leurs horaires d’ouverture et de fermeture.

Le 2ème arrondissement de Paris fait partie des arrondissements les plus touchés par les nuisances sonores des cafés-restaurants : en effet, il y avait en 2020 1 café-restaurant pour 30 habitants dans cet arrondissement (sources : APUR 2020 / INSEE). A défaut d’avoir le pouvoir de diminuer le nombre de débits de boissons alcoolisées, la Ville de Paris a le pouvoir de diminuer le nombre de terrasses des débits de boissons alcoolisées. Diminuer le nombre de terrasses dans les endroits où elles sont concentrées offrirait l’avantage de réduire les nuisances sonores ET de lutter contre la monoactivité bistrotière qui sévit dans des secteurs comme le 2ème arrondissement. Cette proposition, soumise par un membre du Collectif Droit au Sommeil dans le cadre de la consultation sur le diagnostic du PLU bio-climatique, est celle qui a reçu le plus de suffrages à Paris.

Dans cette optique et afin de lutter contre les nuisances sonores des personnes alcoolisées dans la rue et sur les terrasses, nous demandons que le plan anti-bruit se fixe pour objectif :

  • De réaliser une étude permettant d’évaluer l’impact sonore des terrasses (annuelles et estivales) et de poser les bases d’un nouveau Règlement sur les Terrasses permettant de réduire la surface dévolue aux terrasses en intégrant des variables telles que la densité des terrasses, la configuration des rues et la densité de population.
  • De restreindre les horaires des terrasses annuelles des restaurants à 23h00 et des bars à 22h00, les verres bus après ces horaires étant souvent les verres de trop qui génèrent des nuisances sonores. Ces verres de trop doivent être bus à l’intérieur des établissements et ne doivent pas être favorisés par les terrasses.
  • D’interdire la consommation d’alcool dans l’espace public après 22h00 afin de privilégier une consommation d’alcool en intérieur, plus à même de circonscrire le bruit.