Participez à l’enquête publique sur le Plan des Mobilités de Paris

Lors du Conseil de Paris de février 2024, le projet de Plan local de mobilité de Paris a été arrêté. Vous pouvez consulter le Plan ici.

Voici notre contribution :

« Madame, Monsieur,

Dans le cadre de l’enquête publique en cours, nous souhaitons remonter les observations relatives au Plan Local Mobilité parisien pour le collectif Droit au Sommeil Paris.

Ce plan fait état d’un diagnostic de +1.9 ha de trottoirs entre 2020 et 2022.
Il occulte le fait que sur la même période, les trottoirs ont perdu de leur usage de mobilité et de circulation à hauteur de +2.4 ha de surfaces supplémentaires allouées aux terrasses sur trottoirs. Le bilan pour la mobilité est largement négatif !
Idem pour les rues aux écoles ou rues piétonnisées vantées en page 38 dans la catégorie « La crise sanitaire : accélérateur de la stratégie de piétonnisation » : beaucoup d’entre elles ont été l’occasion pour les bistrotiers d’étendre leurs installations. Ces aménagements présentés comme temporaires liés à la crise sanitaire sont pourtant bel et bien pérennisés, occupent toujours plus d’espace public (l’augmentation des surfaces se poursuit d’année en année encore en 2025) et génèrent des nuisances pour les riverains et pour la mobilité. Au-delà de cette tendance irrépressible, encouragée par la Mairie de Paris, les dépassements d’autorisations sont légion et posent des problèmes d’accessibilités, multipliant les obstacles sur les trottoirs.
La Cour Régionale des Comptes a relevé que les emprises terrasses sur le domaine public ont progressé de 60 % en 3 ans et a pointé un grand nombre de dysfonctionnements dans un rapport sur la gestion des terrasses publié en janvier 2025 : https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2025-01/IDR2024-51.pdf
Ce rapport fait aussi état des gênes pour l’accessibilité.

Par ailleurs la transformation de place de livraison et de place de stationnement en terrasse est la cause d’engorgements dans certains quartiers. C’est aussi un problème de mobilité.

Le plan local mobilité reprend aussi des données minorées sur la pollution sonore et sous l’angle du bruit routier uniquement.
Pourquoi ne pas citer le diagnostic du quartier Halles Beaubourg Montorgueil par Bruitparif qui en 2022 avance que 2 habitants sur 3 subissent un niveau de bruit supérieur à 55dB sur les 4 nuits de forte affluence ?
Que 1 habitant sur 4 subit un niveau de bruit supérieur à 65dB du fait du seul bruit des terrasses ?
Devinez pourquoi les habitants fuient : quand la qualité de vie est à ce point atteinte, c’est souvent la seule solution, tant l’action publique est inefficace à protéger la santé des riverains et faire appliquer les règles.
Il est urgent d’intégrer comme à Madrid une fermeture des terrasses à 22h dans les zones denses.

Enfin, le Plan de Mise en Accessibilité de la Voirie et des Espaces Publics (PAVE) n’est pas non plus respecté par le Règlement des Etalages et Terrasses.
D’ailleurs le baromètres des villes marchables publié en 2023 ne s’y trompe pas : Paris est classé « E », dans le peloton de queue des villes françaises (https://www.ffrandonnee.fr/s-informer/actualites/barometre-des-villes-marchables-2023-les-resultats).

Vraiment, ce plan n’est pas sérieux tant il est biaisé et emprunt d’idéologie.
Pour les objectifs « Une ville inclusive et accessible à toutes et à tous » et « Une ville où la santé des habitants et des visiteurs est préservée. », on repassera. 

Ce n’est clairement pas la priorité de la mairie. 

Les faits valent mieux que les postures et les contre-vérités. »

N’hésitez pas à faire part de votre vécu en donnant votre avis sur ce Plan jusqu’au 8 avril à cette adresse : participez@plan-des-mobilites-paris.fr.