Le collectif droit au sommeil se retire du Conseil de la Nuit

Le Collectif Droit au Sommeil & les associations de riverains se retirent du Conseil de la Nuit et demandent sa dissolution.

19 mars 2024: Lettre ouverte à Anne HIDALGO, Maire de Paris et à Frédéric HOCQUARD, adjoint à la Maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne.

Madame La Maire, Monsieur L’Adjoint,

Nous vous adressons cette lettre ouverte afin de vous signifier que nous ne participerons plus désormais au Conseil de la Nuit, puisque vous préférez le passage en force à la concertation.

Double langage et fake news

Les associations de riverains Droit au Sommeil et Réseau Vivre Paris étaient présentes le 11 mars au Conseil de la Nuit, animé par Frédéric Hocquard. Nous y apprenions de sa bouche-même qu’il était décidé que les horaires de terrasses estivales seraient prolongés jusqu’à minuit pendant 4 jours (ouverture et clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques ). Nous avons eu la naïveté de croire que nos mises en garde sur le bruit nocturne et son impact sur le sommeil, avaient été entendues et qu’une solution équilibrée nous était proposée.

Ultime provocation, une annonce faite lors de la Journée Mondiale du Sommeil

4 jours après, le 15 mars, Madame La Maire, vous annonciez une tout autre décision : l’extension des horaires de terrasses estivales, du 1er juillet au 8 septembre, soit 70 jours. Cette annonce, faite lors d’une cérémonie de récompense aux bistrots, revenant totalement sur les propos tenus au Conseil de la Nuit, est un bras d’honneur aux riverains. Mme La Maire, vous avez choisi votre camp : soutien sans faille aux intérêts des bistrots et mépris de la santé des riverains.

Nous ne voulons plus jouer les potiches au Conseil de la Nuit

Le Conseil de la Nuit prône « une approche transversale et équilibrée de toutes les façons de vivre la nuit, alliant le respect du sommeil des riverains au désir de sortir des noctambules ». Considérant que cette assemblée n’a jamais vraiment répondu à ces objectifs et y déroge complétement maintenant en prenant clairement le parti de la promotion commerciale du lobby bistrotier, le pacte est rompu, nous n’y assisterons plus.
Nos demandes de régulation, aux assemblées plénières, sont systématiquement refusées. Aucun objectif chiffré de la réduction de la pollution sonore nocturne n’est fixé, aucune action n’est jamais menée après exploitation des données des capteurs de BruitParif. Les Comités Bruit d’arrondissement, pourtant inscrits dans le Plan d’Amélioration de l’Environnement Sonore, ne sont toujours pas mis en place par les mairies de votre majorité.

La santé environnementale et le sommeil bafoués

Nous sommes consternés qu’une Maire socialiste et son adjoint écologiste, fassent si peu de cas de la
santé environnementale, préférant soutenir de manière démesurée le chiffre d’affaires des bistrotiers, au
détriment de la santé et du sommeil de ses administrés.

Nous demandons la dissolution du Conseil de La Nuit et la démission de Frédéric Hocquard qui a failli à sa mission de tranquillité publique puisque le nombre de parisiens gênés par le bruit des bars, restaurants, discothèques atteint un pic de 33 % (source Crédoc/BruitParif).

Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

Le Collectif Droit au Sommeil Paris.

29 mars 2024: Réponse de Frédéric HOCQUARD, adjoint à la Maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne.

17 avril 2024: Lettre ouverte à Anne HIDALGO, Maire de Paris

Madame La Maire,

Notre lettre ouverte du 19 mars 2024 vous informait du retrait des 3 associations Droit au Sommeil, Réseau Vivre Paris, Pour une Ville Souhaitable du Conseil de la Nuit. Nous demandions sa dissolution et un changement de gouvernance pour signifier notre totale désapprobation sur le fonctionnement actuel du Conseil. La prolongation des terrasses estivales à minuit pour les Jeux Olympiques, décidée très verticalement, sans concertation, annoncée après divers couacs de communication, a eu pour conséquence notre démission de cette instance qui ne sert que les intérêts des établissements, coquille vide où les riverains ne sont pas écoutés, leur santé et sommeil n’étant pas considérés à la hauteur des enjeux sanitaires et environnementaux.

Revenir dans les mêmes conditions, c’est exclu !

La réponse de votre adjoint Frédéric Hocquard, en charge du tourisme et de la vie nocturne et animateur du Conseil de la Nuit, nous invitant à revenir siéger sans rien changer, ne répond nullement à nos attentes, aucune de nos demandes n’étant prise en compte. Dans ces conditions, il n’est pas question d’y retourner.

Nous demandons un changement radical de gouvernance

Comme nous vous l’avons exprimé dans notre premier courrier, le fonctionnement du Conseil de la Nuit doit être complètement revu. Il devrait réunir les différents acteurs, sous une présidence neutre, où serait présente l’adjointe à la santé singulièrement absente.

Nous vous demandons de nous recevoir

afin que nous puissions vous parler des dysfonctionnements
actuels et de nos propositions pour que le Conseil de la Nuit retrouve sa vocation première : concilier les
usages festifs avec le besoin de sommeil et la tranquillité des riverains.
Dans cette attente, nous vous prions de croire en l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

Le Collectif Droit au Sommeil Paris.